• La petite histoire : il y a 2 ans 1/2, lorsque j'ai eu mon premier smartphone, j'ai farfouillé et commencé à trouver des applis qui pouraient servir en orthophonie. Je me souviens même en avoir parlé en formation à Toulouse. Je ne suis pas allée tellement plus loin. L'écran du smartphone est vraiment petit !!

    De nombreuses collègues se sont penchés sur l'utilisation de la tablette dans l'année qui a suivi ma première approche des applis utilisables en orthophonie. Et je me disais, il faut que j'investisse !

    Fin août, je me suis enfin achetée une tablette !! Et à l'aide de tout ce qui se fait dans ce domaine sur le Net, j'ai commencé à télécharger des applis vraiment chouettes. Je ne vais pas me substituer à toutes ces super adresses. Par contre, je peux vous faire des petits articles sur l'utilité particulière qu'on peut en faire avec les enfants dont je m'occupe, à savoir les enfants dysphasiques et les enfants sourds.

    Le premier article est donc consacré aux applications qui permettent d'écrire avec les lettres mobiles. Les enfants dysphasiques ont un trouble graphique très fréquent (quand ce n'est pas un TAC) associé. Les lettres mobiles permettent de travailler la transcription sans les faire écrire mais l'utilisation des lettres mobiles "en vrai" est fastidieuse. Il faut en trouver qui nous conviennent (pas des majuscules d'imprimerie) et ensuite, il faut les ranger correctement. Cela peut coûter assez cher.

    Les tablettes permettent de contourner ces problèmes et peuvent même ajouter une vraie plus-value, en plus de l'attrait de la tablette, comme la synthèse vocale pour la magie des mots. Je vous propose de visiter le blog de Lydie ortho-n-co et son article spécial sur cette application. Cette application est donc payante.

    Si vous en voulez une gratuite, il y a Alphabet magnetic. Seules les capitales d'imprimerie sont gratuites (mais c'est toujours ça) et il n'y a pas de synthèse vocale.

    Les adresses pour choisir ses applications et être au courant des promotions :

    Declickids

    Ortho-n-co

    ApiO


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  • Le matériel indispensable pour travailler le langage oral ...

     

    C'est une question qui revient assez souvent sur les forums ou les groupes Facebook. Quel matériel minimal et indispensable en orthophonie ?

    La réponse est, en général, très personnelle et propre à chaque orthophoniste. Je vous propose MA boîte à outils, à utiliser avec des enfants souffrant de troubles sévères du langage oral : enfants sourds et enfants dysphasiques. Elle permet de faire déjà des tonnes de choses.

    - Une boîte d'histoires séquentielles (celle qui VOUS convient)

    - Lexique vivant / Lexique pour lire (ECPA).

    Pour personnaliser au mieux la rééducation :

    - des figurines type playmobil (ou autres). Idéal pour travailler la syntaxe en expression comme en manipulation.

    - le logiciel artiskit : on peut faire un travail formidable pour la syntaxe.

    - le logiciel gratuit PictoSélector. Bon, ça c'est tout neuf mais c'est vraiment chouette ! Il y a des pictogrammes gratuits dedans mais on peut en rajouter.

    - un appareil photo ou un téléphone qui prend des photos.

    - un abonnement à langageoral.com pour fabriquer tous vos lotos, jeux de l'oie, mémory... et avoir de très nombreuses images Ajout le 22/12/16.

     

    C'est la première fois que vous venez sur le blog ? Un document pour vous aider à voir ce que vous pouvez y trouver dans ce billet.

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  • Je fais des CR de fin d'année pour les prises en charge. Pour les enfants qui vont être désormais suivis par une collègue, ça sert de "fiche de passation". Pour les autres, ça me permet de faire le point et de réfléchir à mes objectifs de l'an prochain, à ce que je vais devoir examiner plus loin, etc...

    A cette occasion, j'ai aussi examiné de plus près les résultats que j'obtenais avec mes lignes de base syntaxe pour l'une de mes petites patientes que l'on va appeler Poca (comme Pocahontas). Je vous fournis les tableaux :

    Cette année, nous avons travaillé (entre autres mais tout n'a pas eu de ligne de base) les verbes pronominaux et les compléments du nom avec "de" (vous pouvez la trouver ). Comme on le voit sur ce tableau,

     

    Structure

    Date 1

    Date 2

    Date 3

    Complément du nom « de »

    22/10/12

    14/03/13

    13/05/13

    2/12

    3/12

    2/12

    Pronominaux expression

    22/10/12

    23/03/13

     

    0/6

    5/6

     

    Pronominaux compréhension

    Octobre 2012

    14/03/13

     

    7/12

    11/12

     

    Passives renversables compréhension

    Octobre 2012

    23/03/13

     

    0/11

    0/11

     

    Pronom objet direct compréhension

    08/10/12

    Mars 2013

     

    15/19

    16/19

     

     

     

    pour les verbes pronominaux, la progression est nette et c'est bien dû à ce que j'ai proposé puisqu'on observe pas d'amélioration pour d'autres structures que je n'ai pas travaillées. Pour les compléments du nom, j'ai regardé rapidement les productions et je me suis dit qu'elle ne faisait pas vraiment les mêmes erreurs, alors j'ai cherché à catégoriser ses erreurs. voici ce que ça donne :

     

    Type d’erreur

    22/10/12

    14/03/13

    13/05/13

    Omission du déterminant

    6

    6

    2

    Erreur de déterminant

    1

    2

    5

    Elision de « de »

    1

    1

    2

    Doubles erreurs (élision « de » + élision ou erreur de  déterminant)

    1

     

    1

    Utilisation d’un article contracté au pluriel

    1

     

     

     

    On voit qu'il reste désormais beaucoup d'erreurs sur le déterminant, qui sont liées au genre car cette petite fille a du mal avec le genre des noms. Peut-être maîtrise-t-elle le genre de ces noms mais comme cette structure est encore difficile, elle focalise son attention sur le "de" et du coup, se trompe dans le genre ou alors, elle ne connaît pas du tout le genre des noms mais maîtrise la structure avec "de", ce qui ne doit pas être tout à fait le cas, car elle oublie encore parfois le "de".

    Avez-vous travaillé cette structure avec les enfants ? Avez-vous utilisé une ligne de base ? Qu'observez-vous ?


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  • Un récent message sur le groupe Facebook Dyscalculie-Infos (excellent groupe que je recommande au passage si vous êtes intéressé par la dyscalculie) m'a refait penser au livre à compter que j'avais construit pour le petit loulou dont je vous parlais . Ce livre que nous avons fabriqué a été une de ces activités qui lui a permis de comprendre le +1 dont je parlais. Bon, je n'en ai pas eu l'idée toute seule, hein. ça venait de ce livre

    Les livres à compter

    J'aurais aimé vous le montrer en photo ce livre que nous avions fabriqué mais malheureusement, le petit loulou l'a emmené à la maison car il en était très fier et il ... y a laissé.

    Je vais vous décrire cependant ce qu'on avait fait. Vous savez, si vous avez parcouru ce blog, que je suis fan des Playmobil (R) et des photos. Pour la première séance, nous avons donc créé l'histoire d'un petit garçon qui se promène et rencontre des animaux, un par un, qui se rajoutent au fur et à mesure et à chaque fois, on prenait une photo (jusqu'à 10). Ensuite, j'ai préparé des chiffres en mousse de 1 à 10 pour la séance suivante. A cette séance, on a d'abord rangé les photos en ordre en racontant l'histoire puis on a fait correspondre chaque photo à un chiffre. Ensuite, nous avons assemblé les photos sur la page de gauche et les chiffres sur la page de droite afin d'avoir un véritable livre à compter. La 2e étape peut se faire en plusieurs séances, il va sans dire en fonction des difficultés des enfants. Il faut refaire verbaliser ce qu'il se passe entre chaque photo à l'enfant. On peut y ajouter d'autres configurations des quantités (doigts, dominos, et autres...).

    Sur cette page, signalé dans le livre plus haut, vous trouverez des choses intéressantes aussi sur les livres à compter.

    Avez-vous déjà réalisé des livres à compter avec les enfants ?

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  • J'aurais pu mettre cet article dans ma rubrique surdité peu fournie actuellement mais en fait, en discutant avec mes collègues, j'ai su que ce que je vais vous relater peut se rencontrer chez d'autres enfants, même si  je ne l'ai jamais rencontré personnellement chez des enfants dysphasiques.

    Cela concerne une de mes petites patientes âgée de bientôt 9 ans, avec une surdité moyenne à sévère, appareillée. Nous travaillons la compréhension écrite avec les exercices de complétion de dessins à partir de phrases écrites du matériel Conscience syntaxique (chez Orthoedition mais plus édité).

    Après la lecture de la phrase "le poisson rouge nage derrière le poisson vert", elle a inversé les deux couleurs en m'expliquant "le poisson rouge, et derrière le poisson vert". Ca ressemble assez à une structure de phrase LSF. Ma petite patiente (appelons la Pocahontas) est exposée à la LSF une heure à une heure et demie par semaine en classe sans oral (cours avec un professeur de LSF sourd) mais aussi tout le temps de la classe (son professeur signe sans voix après avoir parlé avec la LPC, pour une petite fille qui n'utilise pas l'oral). Cependant, ce n'est pas forcément la seule explication, ma collègue avait expliqué la même chose pour un de ses patients dysphasiques.

    Bref, je me dis qu'on va retravailler les prépositions spatiales, je sors mon matériel Prépofiches d'Educaland et je choisis une des fiches coloriage avec des consignes écrites du genre "tu colories en rouge l'escargot derrière le seau" et là, pas de problème ! Je me dis "bon, c'est bizarre, mais elle semble avoir du mal avec l'ordre des mots uniquement quand les objets sont tournés dans le sens de la lecture..." Je sors donc le matériel La bonne case (Orthoeditions, plus édité, pas le logiciel mais la boîte où il faut apparier des étiquettes écrites avec des dessins) et j'utilise la planche avec des moutons qui se suivent dans le sens de la lecture. Je fabrique aussi un matériel de ce genre que je dessine. Ce sont des enfants. Vous pouvez le voir . Et là, toujours même constat. Et puis, je me dis "on va se servir du fait qu'elle puisse le faire dans un autre sens que celui de la lecture", je sors mes playmobils, j'en ai qui correspondent à ceux de mon énoncé. Et là, surprise, elle fait la même erreur !! Elle inverse les deux personnages. J'essaie avec un autre énoncé ("le garçon pousse la fille"), pas de problème. Je reprends mes fiches de prépofiches et j'essaie le même genre d'énoncé ("la fille touche le lapin derrière le panier") et pas de problème. Donc, finalement, ce qui gêne la compréhension de Pocahontas, c'est la structure "est derrière" ou "est devant" mais seulement, en compréhension, car en expression, elle ne se trompe pas !! Alors, je décide de travailler chaque phrase en posant la question "qui ?" et lui faire formuler à chaque fois ce qu'elle a proposé comme manipulation.

    A la séance suivante, elle réalise les phrases écrites sans erreur !

    Il faut faire attention à nos interprétations rapides sur les problèmes de compréhension des prépositions spatiales qu'on a souvent tendance à mettre sur le compte de problèmes spatiaux mais qui n'en sont pas toujours, la preuve en est de cette petite histoire (et petite victoire) de rééducation.

    Avez-vous connaissance de troubles semblables chez vos petits patients ?


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