• Priorités dans la rééducation - 2ème partie - Illustration

    Aurore a 7 ans, elle a une dysphasie expressive et est scolarisée en établissement spécialisé. C’est une petite fille agréable mais qui peut « se braquer ». Elle souffre d’un trouble phonologique, d’un manque du mot (ou trouble de l’évocation lexicale, ou trouble d’accès lexical), d’une syntaxe très altérée (juxtaposition de mots). Conformément au diagnostic de dysphasie expressive, la compréhension morphosyntaxique et lexicale est bien meilleure mais on note quelques difficultés. Au niveau du langage écrit, Aurore ne reconnaît que quelques lettres et deux syllabes de type Consonne + Voyelle.

    Elle vient d’une famille avec peu de moyens financiers mais la mère semble à l’écoute des propositions faites pour sa fille. Auparavant, Aurore était suivie à raison de deux séances par semaine en orthophonie.

    Sur un plan fonctionnel, on est frappé par le trouble d’accès lexical, qui touche à la fois des mots très fréquents (« vache », « carotte ») et les verbes. Elle produit souvent une paraphrase sémantique mais on voit très vite qu’elle sait que ce n’est pas le mot adéquat. Le trouble phonologique est présent ; on note notamment des assourdissements, des élisions de syllabes mais Aurore est globalement intelligible. Le phonétisme est complet. La compréhension conversationnelle est bonne.

    Compte tenu de tous ces éléments, par quoi va-t-on commencer ? Tout est à travailler !!

    Les orthophonistes ont tendance à travailler sur les sons, c’est-à-dire l’articulation et la phonologie. Ici, même s’il y a trouble, ce n’est pas le plus handicapant. Elle peut prononcer tous les phonèmes mais a du mal à les actualiser. Cependant, cela ne gêne pas son intelligibilité. Non, ce qui est le plus gênant, c’est le trouble d’accès lexical et le trouble syntaxique. On va donc travailler ces deux aspects et le langage écrit car on connaît l’importance du langage écrit pour soutenir l’oral d’une part, et d’autre part, parce qu’après une année de primaire, Aurore est en très grande difficulté pour lire aussi. Nous allons utiliser la conscience phonologique au niveau syllabique, ce sera un moyen d’améliorer l’accès lexical (voir, sur PONTT, les travaux de Catherine Coulombe ; il faut cliquer aussi sur les liens dans l'article pour bien comprendre) et la lecture, en faisant toujours le lien entre oral et écrit (cf. mon article). La conscience phonologique n’est pas un objectif en soir, savoir compter les syllabes n’a rien de communicatif mais bien un moyen qui va nous permettre d’améliorer deux composantes du langage.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 8 Février 2015 à 09:44

    Hello Fany!

    J'arrive longtemps après ce message mais je faisais des recherches sur ton blog!

    Les liens de Pontt ne sont plus valables donc je voulais m'assurer que tu parles bien de ces documents :
    http://pontt.net/2007/05/acceslexicaletdysphasie-catherinecoulombe1/
    http://pontt.net/2007/05/acceslexicaletdysphasie-catherinecoulombe2/
    http://pontt.net/2011/03/acceslexicaletdysphasie/

    Je vais essayer de trouver un moment pour tout ça car j'ai 3 patients avec un trouble de l'accès lexical énorme... plus tout le reste qui est difficile et je ne sais jamais quelle priorité lui donner.

    Je suis curieuse de lire sur le fait que la conscience syllabique facilite l'accès lexical, c'est une chouette piste!

     

    Merci pour tes articles toujours hyper référencés!

     

    Julie

    2
    Dimanche 8 Février 2015 à 10:01

    Merci pour les liens Ju Cat. Je vais les remettre dans mon article. Quand Pontt a déménagé, je n'ai pas mis à jour tous les liens.

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