• Alouette, je te plumerai !! partie 1

    Par Fany dans Réflexions sur le bilan et le diagnostic le 18 Janvier 2011 à 17:11

    Suite à un mail d'une de mes stagiaires sur le langage écrit, j'écris un article sur ce fameux test.

    Deux parties sur ce test : la première sur le pourquoi et la 2e, sur le comment (cotation).

    Alouette, je te plumerai !! partie 1

    Pourquoi l'Alouette ?

     
    Tester l'évolution ?
    L'Alouette n'est pas un bon test pour évaluer les bénéfices de la rééducation. Souvent, les enfants gagnent un à trois mois et c'est déjà beaucoup.  Il faut regarder aussi le score brut, son évolution.
     
    Que teste l'Alouette ?
    Il me semble que l'Alouette ne teste pas seulement l'assemblage mais aussi l'adressage. Bien sûr, il y a des mots peu fréquents, qui sont donc traités comme des unités non contenus dans le lexique orthographique mais il existe aussi un certain nombre de mots qui peuvent être contenus dans le lexique orthographique des enfants, et de ce fait, traités par adressage. L'adressage est une procédure de récupération de patron orthographique qui n'utilise pas le contexte puisqu'on la teste avec la lecture de mots isolés et pas seulement en lecture de textes. Il y a, dans l'Alouette, inhibition de la facilitation par le contexte, qui est un processus utilisé par les DL de façon naturelle mais aussi induit par la rééducation. Voilà, pourquoi malgré une rééducation bien menée, on obtient quasiment le même niveau à l'Alouette.
     
    Quelle validité ?
    J'ai souvent observé qu'un niveau de CE2 était un niveau qui permettait d'avoir une lecture oralisée assez bonne pouvant permettre une fonctionnalité dans la compréhension (pour peu qu'il n'y ait pas de trouble de la compréhension écrite surajoutée) mais aussi en lecture oralisée avec interlocuteur.
     
    Pourquoi inhiber le contexte ?
    J'utilise l'Alouette pour savoir justement comment se débrouille l'enfant sans contexte facilitateur. Mais, me direz-vous, on lit toujours avec un contexte en situation écologique ! Il est vrai mais ce contexte peut ne pas être facilitateur lorsque le sujet du texte est inconnu du lecteur, par exemple. Il est donc intéressant de comparer les résultats à l'Alouette à de la lecture de texte avec contenu sémantique, avec de la lecture de mots et de pseudo-mots. C'est ainsi qu'on arrive à voir les enfants précoces et dyslexiques, par exemple. Ce sont des enfants qui vont lire lentement un texte mais globalement correctement tout en le comprenant. Les enfants dyslexiques qui ont une lecture fonctionnelle, assez correcte en lecture oralisée mais un score bas à l'Alouette fournissent un effort important pour lire correctement. Comme c'est un effort, l'enfant peut être moins performant dans certaines circonstances.
     
    Comme tout test, l'Alouette ne doit pas être utilisée seule pour diagnostiquer une dyslexie mais c'est un outil précieux qui ne doit pas être rejeté.
     
    Cet article a été écrit avec différentes réponses que j'avais faites sur les listes YahooGroupes.
     
    C'est la première fois que vous venez sur le blog ? Un document pour vous aider à voir ce que vous pouvez y trouver dans ce billet.
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