• La spécificité de la rééducation des enfants sourds

    Lorsque je suis arrivée à mon nouveau travail où j'allais rencontrer des enfants sourds, je me suis dit que finalement, sur le plan de la rééducation, je ne serai pas tellement dépaysée par rapport à ma pratique avec des enfants dysphasiques. Des troubles langagiers assez proches, par exemple.

    La spécificité de la rééducation des enfants sourds

    Il y a cependant des spécificités dont il faut tenir compte, qui diffèrent de ce que je connaissais jusqu'alors. Elles sont au nombre de 3.

    La première, c'est la prise en compte de résultats médicaux, comme l'audiogramme, mais aussi le type d'appareillage. L'audiogramme donne des renseignements sur le degré de surdité, sur la perte auditive et surtout, sur la récupération prothétique, ce qu'on appelle souvent le gain auditif. La lecture de l'audiogramme est fondamentale. Elle nous permet justement de mieux s'adapter pour la rééducation langagière, de ce qu'on peut attendre ou pas en terme d'articulation, de phonologie et de langage (lexique et syntaxe) mais aussi pour les deux autres spécificités dont je parle ensuite. Le type d'appareillage est important aussi car bien que les prothèses conventionnelles soient de bien meilleure qualité qu'avant, il reste que l'implant cochléaire est celui qui permet une récupération avec le moins de distorsions et apporte plus de confort aux enfants.

     

    La deuxième spécificité, c'est le projet linguistique. Le choix du projet revient aux parents mais les professionnels doivent expliquer les avantages et les inconvénients de chaque projet, en tenant compte des objectifs des parents, mais aussi de l'environnement (parents entendants, parents sourds) et des facteurs intrinsèques à l'enfant (appareillage, récupération, motivation, …). Le fait que les parents décident est inscrit dans la loi (loi n° 91-73 du 18 janvier 1991). Les parents ont le choix entre 3 types de projets en gros : l'oral accompagné du code LPC, la Langue des Signes Française et le français oral (le vrai bilinguisme), la Langue des Signes et le français écrit (qui est aussi un bilinguisme puisque la langue des signes n'a pas d'équivalent écrit). Je pense qu'un article spécifiquement dédié au projet linguistique pourrait être intéressant, dites-moi. Un article sur la LSF ici.

    Et enfin, la troisième spécificité, c'est l'éducation auditive et ça, j'en avais déjà parlé ici.

     

    Mon tableau sur l'audition sur Pinterest ici. Un groupe facebook sur l'orthophonie et l'audition .

     

    Prenez-vous en charge des enfants sourds ? Qu'y trouvez-vous de particulier ? Ou difficile ?

     

    C'est la première fois que vous venez sur le blog ? Un document pour vous aider à voir ce que vous pouvez y trouver dans ce billet.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Septembre 2016 à 16:34

    Papa d'un enfant sourd, je suis toujours impressionné par la force et le courage des enfants. Malgré les nombreux rendez vous chez les médecins, mon fils a toujours le sourire. Pour moi le plus difficile reste le regard des autres et surtout celui des adultes qui est parfois lourd et insistant.

      • Mardi 27 Septembre 2016 à 09:17

        Merci pour votre témoignage, Nicolas.

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    Amandine
    Lundi 8 Janvier 2018 à 21:47

    Bonjour Fany, à mon sens, cet article est incomplet. Il manque un passage sur l'AVT (= auditory Verbal Therapy), qui est une méthode de rééducation des enfants sourds, appareillés ou implantés, dont les parents ont fait le choix de l'oralisation pure. Il s’agit d’apprendre aux enfants nés sourds, appareillés ou implantés de façons précoce et efficace d’accéder au langage à travers l’écoute comme n’importe quel enfant. Pour cela, au travers de jeux, nous apprenons à notre enfant à  écouter, entendre et parler sans outil visuel particulier tels que la lsf, la lpc et sans insister sur la lecture labiale.

    Nous profitons de la plasticité cérébrale exceptionnelle des jeunes enfants afin de permettre au nôtre de devenir complètement indépendant. 

    Pour fonctionner pleinement, cette méthode nécessite :

    -          La mise en place d’un appareillage précoce, et des réglages optimums le plus rapidement possible.

    -          Des parents disponibles et en mesure de s’impliquer dans la rééducation de leur enfant.

    -          les résultats sont évidemment meilleurs si la surdité est un trouble isolé.

    En France, les parents sont de plus en plus nombreux à faire ce choix de thérapie pour leurs enfants. Mais le chemin est laborieux, car les professionnels ne connaissent souvent même pas le nom de cette méthode, pourtant largement utilisée dans d'autres pays et dont les bons résultats ne sont plus à prouver! 

    Bien cordialement,

      • Mardi 9 Janvier 2018 à 10:11

        Bonjour Amandine,

        aucun article sur mon blog ne prétend être complet.

        Je te remercie pour le complément sur l'AVT. As-tu des références théoriques à partager ? Tu dis que les bons résultats ne sont pas à prouver. Je veux bien te croire mais y'a t-il eu des études le prouvant ?

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