• j de jupe

    Donc, une deuxième ligne de base dans cette période, celle des j (de jupe). Je précise car l'accès à l'alphabet phonétique n'est pas facile ici.

    Voici donc les images :

    Et la feuille de passation :

    Et toujours, n'hésitez pas à faire des retours !

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  • dysphasie

    Si je vous demandais des mots clés au sujet de la dysphasie, si vous êtes orthophoniste, vous me parleriez "déviance", "persistance", "structurel", "différent d'un retard de langage", "sévère"…

    Et c'est normal car dans les pays francophones, la conception des problèmes de langage en est restée là. C'est ce qui est raconté dans les formations initiales et continues. On dit que le retard de langage est moins sévère et qu'il n'est pas déviant et aussi qu'il ne persiste pas... Enfin, pas vraiment parce qu'on dit qu'il y a des gros retards de langage, qui persistent, comme les dysphasies. On dit que dans ce cas-là, ce qui est différent, c'est la déviance. On dit sur la base d'observations cliniques non répertoriées. On dit en se basant sur les écrits du Dr Christophe-Loïc Gérard qui datent de 1993, pour la première édition. Alors, en France et dans les pays francophones, on continue à chercher les déviances, on continue à employer ce terme, voire le terme de marqueurs de déviance. Dans les mémoires on les cherche aussi, on cherche comment faire la différence entre retard et dysphasie mais on ne trouve pas !

    Pour ne pas froisser les francophones, même les chercheurs distinguent les deux conceptions : celle des francophones et celle des anglophones.

    Alors ils disent quoi eux les anglophones ? A peu près ce qu'on trouve dans le résumé que je vous ai traduit ici.

    Ils n'emploient plus le terme de déviance, leurs late talkers (parleurs tardifs) sont jeunes (avant 3-4 ans). Ils n'ont pas tout résolu, l'article dont est résumé ce que je vous ai traduit le montre bien. Ils ne sont pas d'accord et les études bien menées manquent, et elles manquent encore plus sur le français. Par exemple, de nombreuses études parlent d'erreurs atypiques au niveau de la phonologie (ce qui est assez proche de nos fameuses déviances) mais en français, nous n'avons quasiment pas d'études sur la phonologie développementale.

     

    Donc, on arrête de parler de dysphasie pour plusieurs raisons :

    • Pour se mettre à la page et se baser sur des études scientifiques, sur des avis d'experts internationaux qui ont mené les études qui montrent qu'il existe un continuum du développement normal jusqu'aux troubles les plus sévères en passant par des troubles transitoires et que la déviance n'a jamais été réellement montrée. Comment nommer des pathologies avec des noms distincts quand il n'y a pas de frontière nette entre les deux ?
    • Pour ne pas se poser la question inutile de "est-ce un retard de langage ou une dysphasie ?" Mais plutôt : "y'a t-il des facteurs pronostiques connus ? Comment adapter mon projet de prise en charge à la sévérité du trouble ?" Dépenser de l'énergie à ces questions est bien plus profitable.
    • Pour éviter de se retrouver avec des jeunes collégiens avec des séquelles de retard de langage... Des quoi ? Des séquelles de retard de langage ? Si le trouble du langage est encore audible en spontané et/ou s'il y a des répercussions sur les hauts niveaux de langage, n'est-on pas tout simplement en présence d'un trouble du langage oral ?
    • Pour se rassurer. Comment ça ? J'ai rencontré de nombreuses orthophonistes (et oui, y'avait pas d'hommes) qui se disaient qu'elles devaient être vraiment nulles de ne pas faire la différence entre les deux... C'est normal ! Un des médecins du centre référent où je travaillais disait "je vous montre le même enfant à vous toutes, orthophonistes du service, et je suis sûre que vous ne me direz pas toutes la même chose. Certaines diront "retard", d'autres "dysphasie". Comment un diagnostic peut-il être autant sujet à caution dans une profession qui est la spécialiste de ce genre de diagnostic ?

     

    La conclusion doit donc être, si on a éliminé les éléments médicaux discutés dans le fameux résumé : "trouble développemental du langage" en nommant les domaines déficients (phonologie, lexique, syntaxe, pragmatique) et les versants (compréhension, expression) avec des facteurs de risque ou de protection déterminant le pronostic (antécédents familiaux, troubles associés, nombre de domaines atteints, compréhension atteinte...). On peut aussi évaluer la sévérité en parlant des répercussions dans la vie quotidienne ou scolaire. Et c'est cette conclusion qui est importante. Si l'enfant est petit (moins de 3-4 ans), si on ne veut pas employer le terme de "trouble", on peut parler de "difficultés" mais on évitera autant que faire se peut le terme de "retard" qui sous-entend qu'on peut rattraper parce qu'aujourd'hui, personnellement, malgré mes 20 ans d'expérience, je suis incapable de dire avec certitude quels enfants auront résorbé leurs difficultés de manière complète (sans AUCUNE répercussion) de ceux qui garderont des troubles plus ou moins sévères.

     

    Il y a eu une journée sur le trouble développemental du langage au niveau international le 22 septembre 2017. De nombreux chercheurs ont publié sur Twitter à cette occasion et l'Ordre des Orthophonistes et des Audiologistes du Québec, ainsi que Christelle Maillart ont parlé d'une traduction officielle en français pour Trouble Développemental du Langage. Pour l'OOAQ, c'est . Pour Christelle Maillart, c'est sur sa page Facebook.

     

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