• A venir cette semaine :

    Pourquoi télécharger et lire Le bilan langagier des enfants dysphasiques.

     

    C'est la première fois que vous venez sur le blog ? Un document pour vous aider à voir ce que vous pouvez y trouver dans ce billet.


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  • Voici les deux orthomythes dont nous allons parler aujourd'hui :

    1/J'évalue les praxies bucco-faciales

    2/J'entraîne ces praxies pour améliorer articulation et phonologie.

    Ce sont des mythes qui sont liés.

     

    Dans les bilans orthophoniques, on a l'habitude d'évaluer ces fameuses praxies bucco-faciales. Pour celles et ceux qui ne sont pas orthophonistes, c'est la partie du bilan où on demande à l'enfant (ou à l'adulte) de faire des mouvements avec une partie du visage (lèvre, langue, joue, …) sur  imitation (l'enfant doit réaliser le même mouvement que l'orthophoniste) ou sur ordre.

    Orthomythe n°2 : les praxies bucco-faciales

    Le premier orthomythe, qui ressemble aussi à un abus de langage, c'est ce fameux nom de PBF (praxies bucco-faciales). Si on cherche la définition de ce terme "praxie" on trouve : "les praxies réfèrent à la coordination des mouvements orientés vers un but. Elles impliquent, d'une part, que le mouvement soit la résultante d'un apprentissage et  non d'un réflexe ou d'une simple maturation motrice, et d'autre part, que l'intention soit consciente et dirigée." (Neuropsychologie de l'enfant de Lussier et Flessas). Ce qui est important d'ailleurs dans cette définition , c'est le but, l'action sur l'environnement et la notion d'apprentissage. Si on s'intéresse à nos PBF, on se rend compte que la totalité de ce qu'on demande dans notre examen n'a pas de but d'action sur l'environnement et ne résultent pas d'un apprentissage. Ces "praxies" sont des mouvements. Lorsque je demande à l'enfant d'étirer les lèvres, c'est un mouvement. Par contre, si je lui demande de sourire, alors on est plus proche d'une situation de "praxie" et encore que, c'est moi qui crée le but, pas l'environnement, ce n'est pas naturel. Si je lui demande de souffler sur une bougie pour l'éteindre, alors c'est une praxie. Pour vous convaincre un peu plus que nous évaluons des mouvements et non des praxies, il suffit de regarder dans les bilans utilisés par les neuropsychologues, psychomotriciens et ergothérapeutes quand ils s'intéressent aux mouvements des autres membres. C'est le cas des épreuves "mouvements de mains" du KABC et des séquences motrices manuelles de la NePSY. Ces épreuves sont globalement la même chose que nos PBF avec les mains, et pourtant, on ne les appelle pas "praxies".

     

    Finalement cet orthomythe sur le nom de cette évaluation nous amène au second, qui en découle, et que vous connaissez déjà car j'en ai déjà parlé ici. L'entraînement de ces mouvements très éloignés de ceux impliqués dans la parole, qui sont, elles, des praxies, est inutile pour rééduquer l'articulation et la phonologie. Je ne vais pas détailler ici le pourquoi du comment car un autre article de blog le fait très bien. C'est sur Tout Cuit dans le Bec.

     

    Dans mes comptes-rendus de bilans, j'écris toujours PBF mais je songe sérieusement à le remplacer par "mouvements".

    Et vous, aviez-vous déjà remarqué cette utilisation abusive du terme "praxie" ? Les rééduquez-vous pour améliorer l'articulation et la phonologie ?

     

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  • A venir cette semaine :

    Orthomythe n°2 : les praxies bucco-faciales

     

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  • Tu peux organiser une formation dans ma ville ?

     

    J'ai souvent cette demande... Et pour éviter de réécrire ce message un peu partout (mails, réseaux sociaux, ...), j'en fais un billet.

    Pour vous expliquer un peu comment je fonctionne, je vais vous raconter ma vie ;)

    Je travaille comme orthophoniste quasiment à temps plein. C'est un choix de vie. Les formations, je les fais en plus, sur le temps complémentaire du quasi temps plein.

    Je propose 5, voire 6 sessions de formations par an. C'est déjà beaucoup pour ma petite vie ! Pour l'instant, jusqu'à nouvel ordre, il n'y en aura pas plus.

    Ensuite, comment je procède pour choisir mes villes ?

    1/ Je réponds oui d'abord aux organismes formateurs des syndicats. C'est aussi un choix personnel. C'est eux qui m'ont ouvert la voie de la formation, c'est comme ça que je les remercie.

    2/ Je peux répondre "oui" aussi aux autres organismes, comme Dyskate formations.

    3/ Je vous demande des souhaits en fin d'année. En début d'année suivante, je propose un sondage avec 4 ou 5  des villes ou régions les plus souhaitées. Ensuite, en fonction de la ville (ou région) la plus demandée et du reste de mes disponibilités (voir points 1 et 2), j'organise des formations sur cette ou ces villes.

    Pas la peine d'insister pour en faire plus que 5-6 pour moi dans l'année ! J'ai appris à dire "non".

    Pas la peine non plus de me demander de programmer trop longtemps à l'avance, je ne sais pas le faire et je ne veux pas le faire : trop de désistements (normal), trop d'aléas, trop d'incertitude...

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  • Le travail de la morphosyntaxe : le sens

     

    Au-delà de la distinction morphologie/syntaxe, j'avais envie aujourd'hui de vous parler d'une distinction fondamentale pour le travail de la morphosyntaxe qui va nous aider énormément pour la rééducation, la distinction qui fait intervenir la sémantique en morphosyntaxe. Il faut toujours se poser cette question : l'opposition morphosyntaxique que je veux travailler est-elle fondamentale pour le sens de la phrase ou alors est-ce juste une question de correction syntaxique liée aux contraintes de la langue ?

    Je vais essayer de vous donner des exemples.

    L'ordre des mots dans la phrase est fondamentale pour la structure Sujet + Verbe + Objet. Si on change l'ordre de la phrase, alors elle ne veut plus dire la même chose. Par contre, de nombreuses oppositions morphologiques notamment verbales sont redondantes la plupart du temps. Qu'on dise "les garçons viennent" ou "les garçons vient", l'interlocuteur comprendra bien la même chose, il pourra faire semblant de ne pas comprendre la phrase incorrecte mais dans une situation de vie quotidienne, on comprendrait cette phrase et à moins d'être proche du locuteur, on laissera passer cette phrase sans dire qu'elle est incorrecte (imaginons une personne d'origine étrangère qui essaie de parler français).

    Lorsqu'on travaille avec des enfants, il faut toujours commencer par les oppositions qui changent le sens. L'erreur ou la non-maîtrise de ces oppositions est plus facile à modifier car il y a une rétro-action fonctionnelle. Si je dis "le garçon suit la fille" et que l'adulte prend la carte "la fille suit le garçon", alors l'enfant peut essayer de se corriger avec les moyens qu'on lui a donnés. En tant qu'orthophoniste, je ne triche pas dans la communication.

     

    C'est pourquoi si on veut introduire les déterminants, il faut commencer par l'opposition singulier/pluriel qui est signifiante alors que l'opposition féminin/masculin n'est qu'une opposition de forme, de contrainte linguistique.

    Le travail des oppositions liées au sens doit se faire en manipulation en premier. Les oppositions liées à la contrainte linguistique se travaillent par imprégnation, par sensibilisation et généralement plus tard avec les enfants qui ont des troubles majeurs. Pour une imprégnation, j'utilise souvent des présentations Powerpoint où je présente des images opposées et avec l'écrit. Dès qu'on travaille sur ces oppositions, il faut avoir de l'écrit, les pictogrammes ne sont pas suffisants, les supports symbolisant la syntaxe (méthode des jetons) aident à comprendre mais ne symbolisent pas forcément la différence. Prenons l'exemple de la morphologie nominale du pluriel (un journal, des journaux). Des jetons (de la méthode des jetons ou de toute autre approche, telle que celle de Montessori) nous permettent de symboliser le pluriel et l'écrit, la différence  de morphèmes.

     

    Et vous, faites-vous cette différence ? Comment déterminez-vous vos cibles dans vos rééducations de la morphoyntaxe ?

     

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