• Pour écrire cet article, j'ai cherché d'autres articles que ceux que je connaissais mais beaucoup sont en anglais et cela va me prendre un peu de temps pour lire et intégrer. Je peux déjà vous faire part de ce que je savais déjà, issu de mes lectures en français, lectures plus générales et que je vais parfois argumenter avec des articles plus récents.

    La répétition de pseudo-mots est très utilisée dans les bilans orthophoniques mais savons-nous exactement ce que nous évaluons et quand elle peut être particulièrement intéressante ? La répétition de pseudo-mots teste la programmation motrice, c'est-à-dire la capacité de créer un programme moteur, pour un mot inconnu, non contenu dans le lexique. Le programme moteur spécifie les gestes articulatoires requis pour la prononciation des mots. Je fais référence ici au modèle de Stackhouse et Wells adapté par Schelstraete dans son livre Traitement du langage oral chez l'enfant, dont vous trouverez la fiche de lecture ici.

    Pourquoi utiliser la répétition de pseudo-mots ?

     

    Quand l'utiliser ? Quelles indications nous donne t-elle ?

    • Dans les cas de bilinguisme, elle est un marqueur de potentiel de trouble du langage spécifique puisqu'elle est indépendante de la langue. Ainsi, un enfant avec une répétition de pseudo-mots déficitaire a des risques d'avoir un trouble du langage oral qui n'a pas forcément de lien avec son bilinguisme. Cela fait partie des recommandations de Paradis, Geneese et Crago (2011) cité par Veillette et MacLeod dans leur article paru dans ANAE sur la dysphasie, n° 131.
    • Pour les grands, avec des difficultés de langage résiduelles ou avec un trouble du langage, cela peut montrer qu'il y a eu un trouble spécifique du langage oral. En effet, la première étude qui l'a montré date de 1996 et a été menée par Dorothy Bishop et ses collaborateurs. Dans mes dernières recherches de biblio, j'ai trouvé une étude plus récente de 2011 (G. Baird V.Slonims E. Simonoff K. Dworzynski, Impairment in non-word repetition: a marker for language impairment or reading impairment?, Developmental Medicine & Child Neurology 2011, 53: 711–716). Dans cette étude, les enfants avec un trouble du langage oral ont un score en moyenne de 83,57% dans l'épreuve de pseudo-mots , les enfants avec une histoire de trouble du langage oral ont un score de 91,3 % et les enfants sans trouble du langage oral ont un score de 99,52%. Ces différences sont significatives. Vous pouvez aussi lire (ou relire) le mémoire que j'avais dirigé en 2011 aussi (en français) qui le montre aussi et qui est téléchargeable sur le blog. Ainsi, si on trouve que ce grand a une histoire de trouble du langage oral, cela pourrait éventuellement expliquer un trouble de la compréhension écrite. C'est un peu plus complexe que cela, car les troubles de la compréhension écrite seraient plus liés à des déficits sémantiques qu'à des déficits phonologiques mais comme ceux-ci sont souvent présents ensemble dans les troubles sévères du langage oral...
    • En rééducation, la question c'est faut-il utiliser des pseudo-mots ou pas pour la phonologie ? Les études ne sont pas unanimes. Y'a-t-il une généralisation possible quand on utilise plutôt les pseudo-mots ? Ou pas ? Pour l'instant, on ne sait pas trop.

     

    Et vous, utilisez-vous la répétition de pseudo-mots ? Dans quels cas ? Qu'en attendez-vous ?

     

    C'est la première fois que vous venez sur le blog ? Un document pour vous aider à voir ce que vous pouvez y trouver dans ce billet.

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    6 commentaires
  • A venir cette semaine :

    pourquoi utiliser la répétition de pseudo-mots ?

     

    C'est la première fois que vous venez sur le blog ? Un document pour vous aider à voir ce que vous pouvez y trouver dans ce billet.


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